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L’argent au Canada provient généralement de deux sources. La banque centrale du Canada, connue sous le nom de Banque du Canada (BOC), peut accroître l’offre de devises en s’engageant dans des achats d’actifs, tels que des obligations d’État et d’entreprises. L’argent est également créé par les institutions financières en prêtant aux entreprises et aux consommateurs.
Les deux mesures augmentent le montant d’argent disponible pour les dépenses des entreprises et des citoyens afin de stimuler la croissance économique, mesurée par le produit intérieur brut (PIB), qui est une mesure des biens et services produits dans l’économie.
Cependant, trop d’argent peut entraîner des dépenses excessives, une augmentation de la demande de biens et de l’inflation, qui est le taux d’augmentation des prix dans l’économie.
Leçon principale
- La Banque du Canada crée de la nouvelle monnaie en achetant des actifs obligataires ou des titres d’entreprises et d’État.
- La Banque du Canada crée également de la nouvelle monnaie en émettant des billets et des devises.
- La Banque du Canada peut influencer les conditions monétaires en modifiant les exigences de capital que les banques doivent détenir en réserves.
- La Banque du Canada définit également la politique des taux d’intérêt, contrôlant le montant d’argent prêté dans l’ensemble de l’économie.
- Les banques privées et commerciales créent également de la nouvelle monnaie en accordant de nouveaux prêts aux consommateurs et aux entreprises.
Banque du Canada
La Banque du Canada (BOC) a été créée en vertu de la Loi sur la Banque du Canada de 1935, initialement en tant que société privée. Elle a été légalement désignée société d’État fédérale en 1938 et ses actions appartiennent au gouvernement canadien.
Le rôle central de la Banque du Canada est de maintenir la santé et la stabilité financières et économiques du Canada. Plus précisément, il est chargé d’établir la politique monétaire, la gestion des fonds et les services bancaires du gouvernement fédéral. Elle est, entre autres, le seul émetteur autorisé de monnaie canadienne.
Acheter des actifs
La Banque du Canada aide le gouvernement à développer l’économie en achetant des titres fédéraux nouvellement émis, comme des bons du Trésor. Lorsque la BOC génère de l’argent grâce à l’achat d’actifs, le gouvernement fédéral peut utiliser ces fonds pour divers programmes, notamment l’éducation, la santé et la défense. Cet argent peut également être utilisé pour réduire la dette.
Lorsque l’économie est sous-performante ou en récession, la BOC peut acheter davantage d’actifs ou d’obligations d’État grâce à un processus de relance connu sous le nom d’assouplissement quantitatif (QE). Le programme d’assouplissement quantitatif de la Banque du Canada comprend également des achats d’obligations d’entreprises.
Si une entreprise émet des obligations, la banque centrale devient essentiellement un client en achetant les obligations et en retour, elle donne à l’entreprise des liquidités à dépenser selon ses besoins. L’entreprise peut dépenser de l’argent en achetant du matériel, en élargissant ses opérations ou en remboursant ses dettes pour accroître sa stabilité financière. En conséquence, les achats d’actifs entraînent une augmentation des sommes d’argent dans l’économie, destinées à être dépensées par les consommateurs et les entreprises pour stimuler l’amélioration des conditions économiques.
Fixer le taux d’intérêt
La Banque du Canada gère également la politique des taux d’intérêt en réduisant ou en augmentant le taux directeur, qui est le taux d’intérêt que les banques utilisent pour se prêter entre elles et qui sert de référence pour fixer les taux d’intérêt des prêts aux clients. Si le taux directeur est abaissé, cela finira par réduire les taux débiteurs sur les marchés financiers, ce qui entraînera une demande accrue de crédit et davantage de prêts bancaires pour répondre à cette demande.
Exigences de fonds propres pour les banques
La Banque du Canada peut également influencer les conditions monétaires en modifiant les exigences de capital que les banques doivent détenir comme réserves. Bien qu’il puisse varier en fonction de la taille de la banque, le capital minimum requis est généralement d’environ 8 % du total des actifs détenus par la banque.
Il est important de rappeler que pour les banques, les prêts sont des actifs. Lorsqu’une banque prête un prêt à une entreprise, celui-ci est remboursé avec les intérêts et le principal. Les intérêts perçus constituent un revenu et le prêt est considéré comme un actif au bilan de la banque. Un pourcentage spécifique du total des actifs d’une banque, y compris les prêts, est détenu comme réserve de trésorerie.
Les actifs sont pondérés en fonction d’une évaluation du risque (appelé actifs à risque) de la probabilité que les prêts soient en défaut ou en défaut. Les réserves de capital nécessaires aux banques contribuent à minimiser le risque de chocs économiques et financiers en période de crise ou de récession financière.
Tampon stable national (DSB)
De plus, un coussin de conservation du capital de 2,5 % – également connu sous le nom de coussin de stabilité intérieure (DSB) – est requis pour les banques canadiennes. Le DSB contribue à garantir la stabilité du système financier en laissant aux banques une certaine marge de manœuvre pour détenir des fonds (en plus des réserves de capital) en cas de crise.
Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) gère le tampon. Le BSIF est un organisme indépendant du gouvernement canadien qui contribue à protéger les déposants et les créanciers en surveillant les institutions financières, leurs niveaux de risque et en surveillant leur situation financière.
Au début de la pandémie de coronavirus, en mars 2020, le BSIF a abaissé le DSB de 2,25 % à 1 %. Cela rapporte à l’économie 300 milliards de dollars canadiens supplémentaires que les banques peuvent utiliser pour prêter aux entreprises et aux consommateurs. Certains de ces prêts comprennent des prêts commerciaux et des prêts hypothécaires immobiliers.
En juin 2021, le BSIF a augmenté la réserve pour stabilité intérieure à 2,5 %, contre 1 % établie en mars 2020, depuis que l’économie canadienne s’est remise de la pandémie de coronavirus et de la récession qui en a résulté.
Banques importantes du système national
Les plus grandes institutions financières, connues sous le nom de banques nationales d’importance systémique, doivent également maintenir 1 % supplémentaire de leurs actifs détenus sous forme de réserves de capital. Parmi les exemples de banques nationales d’importance systémique figurent la Banque de Montréal, la Banque de Nouvelle-Écosse, la Banque Canadienne Impériale de Commerce, la Banque Royale du Canada, la Banque Nationale du Canada et la Banque Toronto-Dominion du Canada.
Grâce à la mise en œuvre de ces mesures monétaires, notamment l’achat d’actifs par la Banque du Canada et la réduction des réserves de capital du BSIF, les sommes d’argent ont augmenté, aidant ainsi l’économie canadienne à surmonter les difficultés financières causées par la pandémie.
Banque privée
Les banques privées créent de la nouvelle monnaie en accordant de nouveaux prêts aux consommateurs et aux entreprises. Par exemple, lorsqu’une banque accorde une nouvelle hypothèque à un acheteur de maison, le vendeur recevra l’argent de la vente de la maison à la fin de l’hypothèque. L’argent est déposé sur le compte bancaire du vendeur, augmentant ainsi la quantité d’argent dans l’économie.
De même, si une banque commerciale accorde un prêt à une entreprise et que les fonds nouvellement générés sont utilisés pour agrandir les installations manufacturières, elle stimule l’activité économique par la construction d’installations et le recrutement de nouveaux travailleurs. En conséquence, les prêts des banques privées ont un effet multiplicateur sur l’économie, car ils peuvent entraîner une baisse des taux de chômage, une augmentation des salaires des travailleurs et une augmentation des dépenses des entreprises.
Cependant, le montant qu’une banque peut prêter est limité car elle doit disposer de suffisamment de dépôts pour prêter et ne doit pas violer les exigences de réserve de capital mentionnées précédemment. De plus, les prêts des banques privées sont accordés en fonction de la solvabilité de l’emprunteur, ce qui signifie qu’il existe une limite au montant que la banque est prête à prêter à chaque emprunteur.
Argent neuf et inflation
Un taux d’inflation stable ou en augmentation progressive peut être utile car il donne aux entreprises la possibilité de facturer des prix supérieurs au coût de production de leurs biens et services, garantissant ainsi des bénéfices. Cependant, une augmentation significative des prix pourrait nuire à l’économie car elle réduit le pouvoir d’achat des consommateurs et des entreprises.
La Banque du Canada ajuste son taux directeur si l’inflation est supérieure à sa cible d’inflation de 2 %, qui est le point médian de la fourchette cible de 1 % à 3 %. En d’autres termes, les banques augmenteront les taux d’intérêt si les prix augmentent trop rapidement. Des taux d’intérêt plus élevés découragent les emprunts et les dépenses, refroidissant l’économie et réduisant les pressions inflationnistes.
À l’inverse, si l’inflation est inférieure à la cible d’inflation de la Banque du Canada, la banque centrale pourrait abaisser son taux d’intérêt directeur. La baisse des taux d’intérêt encourage les institutions financières à réduire leurs taux d’intérêt et à augmenter le nombre de nouveaux prêts, stimulant ainsi l’activité économique. Les dépenses supplémentaires des consommateurs et des entreprises augmenteront la demande de biens, ce qui entraînera une hausse des prix dans l’économie. La Banque du Canada surveille activement l’inflation pour s’assurer que les prix n’augmentent pas trop rapidement et ne baissent pas trop, ce qu’on appelle la déflation.
Conclusion
La Banque du Canada crée de la nouvelle monnaie en émettant des billets et des devises ainsi qu’en achetant des titres d’entreprises et d’État. La Banque du Canada établit également une politique de taux d’intérêt pour gérer le montant d’argent prêté dans l’ensemble de l’économie afin de contribuer à promouvoir une croissance économique régulière tout en garantissant la stabilité des prix.
Les banques commerciales et privées créent également de la nouvelle monnaie en émettant de nouveaux prêts. Si la Banque du Canada et le secteur bancaire travaillent ensemble pour créer de la nouvelle monnaie, une politique monétaire stable et des conditions économiques favorables peuvent être obtenues.
