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Les nouvelles réglementations strictes imposées par l’Union européenne (UE) pourraient contraindre les géants de la technologie basés aux États-Unis à modifier leurs pratiques commerciales. Le chef de l’industrie européenne, Thierry Breton, a souligné que l’accord conclu le 24 mars 2022 garantira un marché numérique équitable et ouvert.
Les entreprises les plus importantes qui seront concernées sont Alphabet Inc., la société mère de Google (GOOG, GOOGL), Amazon.com, Inc. (AMZN), Apple Inc. (AAPL) et la société mère Meta Platforms, Inc. (FB) de Facebook. La chef antitrust de l’UE, Margrethe Vestager, a proposé ces règles il y a un peu plus d’un an. “Ce que nous voulons est simple : des marchés équitables également dans le secteur numérique. Les grandes plateformes de contrôle ont empêché les entreprises et les consommateurs de bénéficier de marchés numériques compétitifs”, a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Leçon principale
- Le Digital Markets Act (DMA) envisagé par l’Union européenne (UE) restreindrait les activités commerciales des grandes entreprises technologiques américaines.
- Il serait interdit aux entreprises considérées comme des contrôleurs d’accès en ligne de privilégier leurs propres services ou applications par rapport à ceux proposés par leurs concurrents.
- Les amendes en cas de violations peuvent être énormes, jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires mondial total d’une entreprise en cas de violations répétées.
- Apple craint que ces règles ne violent ses droits de propriété intellectuelle, et Google considère que ces règles limitent le choix et l’innovation.
Loi européenne sur les marchés numériques (DMA)
Les nouvelles réglementations de l’UE, telles que décrites dans la loi sur les marchés numériques (DMA), s’appliquent aux contrôleurs d’accès en ligne, les entreprises qui contrôlent l’accès aux données et aux plateformes. Elles s’appliquent aux entreprises ayant une capitalisation boursière de 75 milliards d’euros ou un chiffre d’affaires annuel dans l’UE de 7,5 milliards d’euros au cours des trois dernières années. Les entreprises couvertes par la loi doivent également compter au moins 45 millions d’utilisateurs mensuels dans l’UE ou au moins 10 000 utilisateurs professionnels dans l’UE.
Le 25 mars 2022, l’euro équivalait à 1,10 dollar américain. Le DMA attend toujours l’approbation du Parlement européen et des 27 États membres et des changements sont possibles. S’il est adopté à temps, le DMA devrait entrer en vigueur en octobre 2022.
DMA comprend des contrôleurs d’accès dans les services intermédiaires en ligne, les réseaux sociaux, les moteurs de recherche, les systèmes d’exploitation, les services de publicité en ligne, le cloud computing, les services de partage de vidéos, les navigateurs Web et les assistants virtuels.
Les géants de la technologie doivent rendre leurs services de messagerie interopérables et permettre aux utilisateurs professionnels d’accéder à leurs données. Les utilisateurs professionnels peuvent annoncer des produits et services compétitifs sur la plateforme. Ils peuvent également effectuer des transactions avec des clients en dehors de la plateforme. Les entreprises technologiques ne peuvent pas donner la priorité à leurs propres services par rapport à ceux de leurs concurrents ni empêcher les utilisateurs de supprimer des logiciels ou des applications préinstallés.
Les amendes en cas de violation peuvent atteindre 10 % du chiffre d’affaires mondial annuel d’une entreprise. Des violations répétées peuvent entraîner des amendes allant jusqu’à 20 %.
Base théorique
L’objectif principal du DMA est d’empêcher les géants de la technologie de nuire à leurs concurrents plus petits en exploitant des « jardins clos » ou des systèmes fermés qui rendent plus difficile pour les utilisateurs de passer à un autre fournisseur. Les entreprises considérées comme des contrôleurs d’accès ne devraient pas faire de leur logiciel le plus important (par exemple, le navigateur Web Chrome de Google) l’option par défaut lorsque les utilisateurs configurent leurs appareils. Il leur sera également interdit de donner la priorité à leurs propres services par rapport à ceux fournis par leurs concurrents.
Réaction des géants de la technologie
Apple a publié une déclaration affirmant : “Nous restons préoccupés par le fait que certaines dispositions du DMA créent des vulnérabilités inutiles en matière de sécurité et de confidentialité pour nos utilisateurs, tandis que d’autres nous interdisent de facturer la propriété intellectuelle dans laquelle nous investissons massivement.”
La division Google d’Alphabet a publié une déclaration similaire : “Bien que nous soutenions bon nombre des ambitions du DMA en matière de choix des consommateurs et d’interopérabilité, nous craignons que certaines de ces règles puissent réduire l’innovation et le choix pour les Européens.”
