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Les marchés financiers mondiaux constituent un système extrêmement complexe qui inclut de nombreux acteurs différents, depuis les banques locales jusqu’à la banque centrale de chaque pays, en passant par vous-même, l’investisseur. Compte tenu de son importance pour l’économie mondiale et notre vie quotidienne, il est essentiel qu’il fonctionne correctement.
Un outil qui contribue au bon fonctionnement des marchés financiers est un ensemble d’accords bancaires internationaux connus sous le nom d’accords de Bâle. Ces accords coordonnent les régulateurs bancaires du monde entier et constituent « un cadre international permettant aux banques d’opérer à l’échelle internationale ». Ces accords ne sont pas évidents pour ceux qui ne font pas partie des banques, mais ils constituent l’épine dorsale du système financier. L’Accord de Bâle a été créé pour se prémunir contre les chocs financiers lorsque les ralentissements des marchés financiers pourraient nuire à l’économie réelle.
Dans cet article, nous examinerons l’objectif des accords de Bâle et verrons comment les accords de Bâle II ont affecté le système financier à la suite de la crise financière de 2008. Nous verrons également comment les accords ultérieurs ont tenté de surmonter les faiblesses du cadre réglementaire de Bâle II.
Leçon principale
- L’Accord de Bâle est un ensemble de normes réglementaires établies par un accord entre les banques centrales et les régulateurs financiers.
- L’accord de Bâle II vise à protéger le système bancaire grâce à une approche fondée sur trois piliers : exigences minimales de fonds propres, surveillance et discipline de marché renforcée.
- Bâle II devait entrer pleinement en vigueur en 2008, mais a été interrompu par la crise financière de 2007.
- Bâle II a été rapidement remplacé par Bâle III, un nouvel ensemble de normes réglementaires visant à réduire les risques systémiques pour le secteur bancaire.
Les accords de Bâle établissent des exigences minimales en matière de capital
Les Accords de Bâle déterminent le montant des fonds propres – appelés fonds propres réglementaires – qu’une banque doit détenir pour amortir les pertes inattendues. Dans l’accord de Bâle I adopté en 1988, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire stipule que les banques internationales doivent détenir des actifs liquides équivalents à 8 % de leurs actifs pondérés en fonction des risques.
La justification juridique de cette situation est systémique : si une grande banque fait faillite, cela peut avoir un effet domino sur le reste du système bancaire, entraînant des pertes pour les déposants, les créanciers et, en fin de compte, les contribuables. Bâle essaie donc de protéger le système de la même manière que la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) protège le système bancaire national.
Pourquoi Bâle II est-il nécessaire ?
L’accord de Bâle I a réussi à relever les exigences minimales de fonds propres dans l’ensemble du système bancaire international. Cependant, cela entraîne également des conséquences inattendues. Parce qu’il ne différencie pas clairement les risques, il encourage un comportement négatif de recherche de risque. Il a également encouragé la titrisation des prêts qui conduirait plus tard au dénouement du marché des subprimes.
Réalisant que l’accord initial n’offrait pas de protection efficace contre le risque de crédit, le Comité de Bâle a continué à discuter des moyens de renforcer le système financier. En 2004, la Commission a publié un nouvel ensemble de normes réglementaires visant à renforcer le système contre les menaces potentielles.
3 piliers de Bâle II
Bâle II est beaucoup plus complexe que l’accord initial, avec de multiples approches face à différents types de risques. Il propose également de multiples approches en matière de titrisation et d’atténuation du risque de crédit (telles que les garanties).
Le nouvel accord comprend trois piliers : les exigences minimales de capital, le processus de contrôle prudentiel et la discipline de marché.
- Le capital minimum constitue le cœur technique et quantitatif de l’accord. Comme Bâle I, la nouvelle norme impose aux banques de détenir des fonds propres supérieurs à 8 % de leurs actifs pondérés en fonction des risques. Mais Bâle II a également introduit une hiérarchie pour les différents types de capitaux. Le capital de niveau 1 est le capital de la plus haute qualité, comme les capitaux propres et les bénéfices non répartis, tandis que le capital de niveau 3 comprend les actifs de moindre qualité tels que les prêts subordonnés. Bâle II fixe des minimums réglementaires pour les trois niveaux.
- Le contrôle prudentiel est le processus par lequel les régulateurs nationaux garantissent que les banques de leur pays respectent les règles. Ce pilier exige que les banques mettent en œuvre des processus internes de notation des risques et d’évaluation des fonds propres sous la supervision du conseil d’administration et des membres seniors.
- La discipline de marché fait référence aux exigences de divulgation d’informations pour chaque banque, permettant aux autres acteurs du marché d’évaluer le capital et l’exposition au risque de chaque banque. Dans ce cadre, les banques sont tenues de divulguer toutes les informations importantes relatives à leurs politiques de gestion des risques, mais leur application est laissée à chaque régulateur.
L’accord reconnaît trois grands groupes de risques : le risque de crédit, le risque de marché et le risque opérationnel. En d’autres termes, les banques doivent détenir des capitaux pour se protéger contre les trois types de risques. Des commissions pour risque de marché ont été introduites en 1998. L’imputation du risque opérationnel est nouvelle et controversée car il est difficile de définir, et encore moins de quantifier, le risque opérationnel. L’approche de base utilise le revenu total d’une banque comme indicateur du risque opérationnel.
La transition Bâle II a été interrompue par la crise
Après la promulgation du cadre de Bâle II, les régulateurs ont commencé lentement à adopter les nouvelles normes et leur mise en œuvre complète était attendue en 2008. Toutefois, une mise en œuvre partielle n’a pas empêché le système financier de s’effondrer en 2007, en grande partie à cause des facteurs de risque de crédit que Bâle II était censé traiter.
Alors que la crise se poursuivait, les régulateurs financiers ont commencé à discuter de moyens supplémentaires pour renforcer la réglementation bancaire et prévenir une nouvelle crise. Le résultat fut Bâle III, un nouvel ensemble de normes réglementaires publiées en 2009. Les nouvelles normes introduisirent des exigences en matière d’endettement et de liquidité pour empêcher les emprunts inconsidérés et les modifications à plusieurs niveaux de la structure réglementaire du capital. Les fonds propres de catégorie 3 ont été supprimés et les réformes ont introduit une exigence de capital de réserve de 2,5 % en plus d’une exigence de capital minimum de 8 %.
Les réformes de Bâle III ont été finalisées en 2017 et leur mise en œuvre complète devrait être achevée d’ici 2023.
Conclusion
L’accord de Bâle II a tenté de résoudre les problèmes de l’accord initial. Pour ce faire, il identifie les risques plus précisément, mais au prix d’une complexité réglementaire importante. Mais les réformes sont arrivées trop tard pour mettre un terme aux emprunts inconsidérés qui ont déstabilisé le secteur bancaire mondial. Les réformes de Bâle III ont encore renforcé les protections réglementaires et la surveillance, mais il reste à voir si ces réformes seront efficaces. Cela est particulièrement vrai à l’ère de la fintech, de la crypto-monnaie et de la blockchain. Il y a dix ans, les régulateurs étaient confrontés aux défis posés par des modèles de produits dérivés imprudents ; maintenant, ils sont confrontés au problème de la cryptographie.
